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WESPIN-BONSECOURS  

La terre de Wespin

Depuis l’époque romaine et durant tout l’Ancien Régime, les plateaux dominants les hauteurs de Dinant ont été largement dévolus à l’agriculture et l’élevage. Sur la rive gauche de la Meuse, lorsque l’on emprunte le charreau de Bonsecours (tronçon de l’ancienne voie romaine reliant Bavay à Trèves) en direction du plateau, la vaste plaine porte le nom de Wespin. Il est intéressant de confronter deux hypothèses précisant son étymologie. Selon Carnoy, ce toponyme trouverait ses origines dans le moyen néerlandais wisp signifiant bâton ou fagot. L’endroit aurait-il été couvert de bois ? Propice à la confection de fagots ? Plus intéressante est l’explication d’Herbillon qui évoque le terme wespinio-, dérivé en langue celtique de wespà signifiant « nourriture » (prairie, foin, déchets de paille) avec le suffixe -inio diminutif. Le lieu aurait-il été occupé avant la romanisation de nos régions ? 
La plus ancienne trace écrite relative à la terre de Wespin remonte à 1050 : Ottrand Divel originaire de Ftroul (Weillen) fait construire une chapelle dédiée à Saint-Pierre sur la terre de Wespin. Cette mention figure dans un acte de l’abbaye de Waulsort qui précise que cette dernière est propriétaire d’une partie de la terre de Wespin.
La terre de Wespin chevauche le comté de Namur et la principauté de Liège. Elle est une dépendance de Bouvignes mais s’étend principalement sur Dinant et constitue au Moyen Age un fief du comte de Namur.

 

La petite cense

 

Des fermes ont existé en ce lieu. La petite cense dont la (re)construction remonte à la seconde moitié du XVIIIe siècle est située en terre bouvignoise. La grande cense déjà mentionnée au XVe siècle fut reconstruite en 1653. Sérieusement mutilée aux XIXe et XIXe siècles, elle est aujourd’hui en ruine. Quelques éléments du XVIIe siècle (portail, traces de pont-levis, tours) subsistent néanmoins.
De nombreuses familles dinantaises dont certaines ont présidé aux destinées de la ville tirent leur patronyme du lieu-dit.
Le plateau de Wespin est entaillé par un vallon encaissé qu’enjambe un petit pont en pierre calcaire daté de 1767. A proximité, bordée par quatre gros tilleuls de Hollande, la chapelle Notre-Dame de Bonsecours datée de 1804 est bâtie en briques et pierre de taille, aujourd’hui enduite. Selon la tradition orale, une famille dinantaise aurait construit l’édifice pour remercier Notre-Dame de Bonsecours d’avoir épargné un proche parent enrôlé dans les armées du général Napoléon Bonaparte.
Proche de la chapelle, le charreau de Bonsecours relie le quartier Saint-Médard à celui de Wespin-Bonsecours. Ce chemin est jalonné par une série de curieuses pierres calcaires dressées, appelées « chasse-roues ». Il est probable que leur usage soit à mettre en relation avec les chariots et les cavaliers empruntant cette voie à forte déclivité. Sont-elles contemporaines de la construction du petit pont ? La tradition populaire les situe à l’époque romaine mais rien n’est moins sûr.


 

Le journal "Au refuge" avec toutes les activités du comité Wespin-Bonsecours est téléchargeable ici : décembre 2008 , avril 2009.