Ville de Dinant
Chapelle N-D de Bonsecours  

La chapelle Notre-Dame de Bonsecours

Encadrée par quatre gros tilleuls de Hollande, la chapelle Notre-Dame de Bonsecours tourne le dos à une ancienne carrière. Elle jouxte un vallon entaillé dans le plateau de Wespin qu’enjambe un petit pont en pierre calcaire à une arche surbaissée datée de 1767. De plan carré, l’oratoire est bâti en briques et pierre de taille, aujourd’hui enduit. Il présente une porte avec montants à deux harpes surmontée d’un arc en anse de panier à clé millésimée (1804). Dans le mur du chevet, on distingue un blason muet de facture baroque. Un mur de pierre restauré en 1932 avec une porte grillagée ceinture l’ensemble qui est propriété de la commune. Le mobilier comprend des consoles en bois à chapiteaux ioniques décorés de feuilles d’acanthe, des statues en plâtre, une Vierge à l’Enfant en bois, des candélabres en cuivre et des ex-voto. Selon la tradition orale, une famille dinantaise a construit l’édifice pour remercier Notre-Dame de Bonsecours d’avoir épargné un proche parent enrôlé dans les armées du général Napoléon Bonaparte. La construction s’inscrit dans la continuité d’un élan de ferveur consécutif à la restauration du culte de Notre-Dame supprimé sous la Révolution française. Ce lieu de dévotion est l’objet de toutes les attentions des habitants du quartier, en particulier au mois de mai.

 

Notre-Dame de Bonsecours et son culte

Le culte de Notre-Dame de Bonsecours trouve ses origines au début du XVIe siècle dans la région de Péruwelz. Il évoque une humble jeune fille qui aimait prier dans la solitude de la forêt et qui avait accroché une image de la vierge au tronc d’un chêne. Les bûcherons finirent par vénérer cette image suivis dans leur démarche par bon nombre de dévots. L’endroit pris le nom de Notre-Dame-du-Chêne-d’entre-deux-bois. Au XVIIe siècle, on amena une branche de l’arbre, qui avait fini par périr, dans l’église de Péruwelz. Le prêtre du lieu fit alors construire un petit oratoire à l’endroit où s’élevait l’arbre à l’Image et y plaça une statuette de la Vierge sculptée à partir de la branche sauvegardée. C’est à ce moment que le culte se développa et que les miracles s’enchaînèrent. Le petit oratoire fut remplacé par une chapelle, qui elle-même céda la place à l’actuelle basilique dont le maître-autel occupe l’emplacement exact du chêne à l’image. Dans l’Entre-Sambre-et-Meuse namuroise, il existe plusieurs édifices devenus des lieux de culte ou de pèlerinage locaux et dont l’histoire atteste d’une guérison.

Le charreau de Bonsecours et ses 44 bornes

Proche de la chapelle, le charreau de Bonsecours constitue un tronçon de la voie antique qui reliait Bavai à Trèves et traversait Dinant. Depuis le collège de Bellevue jusqu’au quartier de Wespin-Bonsecours, ce chemin est jalonné par une série de curieuses pierres calcaires dressées, appelées « chasse-roues ». Si leurs formes et leurs dimensions (30 à 40 cm de haut) sont variées, on note une constante : elles montrent toutes une face taillée en arrondi côté chemin. Il se pourrait que leur usage soit à mettre en relation avec les chariots et les cavaliers empruntant cette voie à forte déclivité, soit pour éviter d’éventuels accidents en marquant des temps d’arrêt contre ces pierres ou encore pour permettre aux cavaliers de descendre ou de monter plus aisément sur leur monture. La tradition populaire les situe à l’époque romaine. Rien n’est moins sûr. Le classement de la chapelle, du petit pont de pierre de 1767 et des bornes chasse-roues a eu lieu le 24 avril 1983.