Ville de Dinant
Ancien couvent des Carmélites ou Dames Blanches  

 

Historique

Les religieuses du béguinage – un hospice pour les femmes âgées – fondé par Anne Besselle, au début du XVe siècle et situé dans la paroisse Saint-Georges (Leffe), cèdent la place en 1455 aux Carmélites qui prennent aussi le nom de Dames Blanches, en souvenir des béguines de Marie-Madelaine qu’elles remplacèrent. L’érection du béguinage en couvent de Carmélites est autorisée par l’évêque de Liège Jean de Heinsberg puis approuvée et confirmée par le pape Pie II dans une bulle du 4 janvier 1458. Après le sac de Dinant de 1466 et la destruction de leur maison conventuelle, les carmélites se réfugient d’abord à Huy puis à Namur et ne reviennent plus à Dinant.

Au début du XVIIe siècle, leur maison de Huy entreprend de fonder un second carmel à Dinant, dans le quartier de l’Ile. Le 16 avril 1605, les religieuses obtiennent du chapitre de la collégiale la jouissance de l’église Saint-Laurent en ruine. Par ailleurs, la ville leur donne un terrain vague, proche de ladite église et les mambours de cette congrégation acquièrent une maison et divers emplacements et jardins à proximité en vue de la construction des bâtiments claustraux.

En 1656, afin d’accéder à leur buanderie et à leur infirmerie, sans sortir de leur clôture, elles reçoivent l’autorisation de construire une galerie qui enjambe la rue du moulin des batteurs. Cette construction qui existait encore au début du XXe siècle fut détruite dans l’incendie de la ville en août 1914. En 1794, le carmel comptait 6 religieuses contraintes de se séparer lorsque le gouvernement de la République française supprima le couvent et le vendit en 1797. De nos jours, les bâtiments abritent l’administration de la conservation des hypothèques.

 

Description architecturale

Construit en brique et pierre calcaire, l’ensemble est composé d’une tour d’escalier de plan carré, d’un vaste corps de logis de quatre travées, reconstruit au cours de la première moitié du XVIIIe siècle et d’une aile néo-traditionnelle annexée à droite. La tour d’escalier et le mur pignon bordant la rue Saint-Roch sont les seuls vestiges de la bâtisse d’origine, remontant à la première moitié du XVIIe siècle. Une pierre votive à saint Hubert est enchâssée dans un mur de la tour. Cette dalle de calcaire sculptée en haut-relief, à l’iconographie abondante est d’inspiration Renaissance (milieu du XVIe siècle). Les édifices sont séparés de la rue par un mur grillagé de part et d’autre d’un portail en plein cintre. À l’arrière, un parc arboré est clôturé vers la rue Saint-Roch par un mur de pierres calcaires dont une partie conserve un portail et quatre petites fenêtres de l’ancienne église Saint-Laurent, datant des XIIe ou XIIIe siècles et largement démolie en 1799. Les bâtiments ont été classés les 26 novembre 1973 et 4 novembre 1976.